- Rijio a écrit:
PROLOGUE
Les douches. La vapeur d’eau s’échappait par la lucarne tandis que l’eau, mêlée au savon s’écoulait dans les canalisations. Les cours de sports finis, les élèves se laissaient aller sous le flux l’hydre.
- C’est pas vrai, elles sont déjà toutes parties. Je ferais mieux de me dépêcher avant le prochain cours…
L’échine courbée, comme abrutie par la vapeur et les cheveux enchevêtrés, la jeune fille empoigna le robinet pour couper le débit de l’eau.
C’est quand même abusé qu’elles ne m’aient même pas attendues, et j’ai même pas le temps de m’appliquer ma crème de soin à l’huile de jojoba…Rumina la jeune fille en dégageant son visage de la tignasse rousse qui l’accablait. Mes pauvres cuticules vont en pâtir, je le sens…Bon dès ce soir, rendez-vous chez la coiffeuse…Continua-t-elle, reconsidérant toutes les manières de se bichonner les cheveux, en ceignant son buste par une toilette.
La jeune fille, prise dans ses pensées, ne se rendit même pas compte des bruits que faisaient une paire de chaussure en cuir sur le carrelage des douches. La jeune fille ne se rendit compte du chuintement de la basane que lorsque que la serviette que tenait celui qui la portait eût déjà enserré le visage de l’infortunée.
Tandis que celle-ci se débattait vivement, ses cris demeuraient étouffés par le linge qui la bâillonnait. Par ses mouvements désordonnées, elle desserrait sans s’en rendre compte la serviette qui était liée autour de son corsage. Dans sa lutte, elle parvint à se libérer de son agresseur d’un coup de tibia.
Malheureusement pour elle cet acte de défense ne fit qu’attiser la frénésie de son agresseur, qui, d’une impulsion, accula la jeune fille à la porte des cabinets, en l’embrassant de force à travers la serviette, tout en lui pressant violemment les seins, à présent dépouillés de tout tissu. Il s’apprêtait à la violenter, défaisant sa braguette, quand, dans un mouvement désespéré, la jeune fille lui assena une bourrade dans l’entr’jambe. D’un mouvement réflexe, il cogna la tête de la jeune fille contre le mur carrelé de la cabine de douche, puis décampa.
La suite
CHAPITRE PREMIER
Iwaki, Plus tôt dans la matinée. Les premières semaines de floraison des fleurs de cerisiers semblaient déjà loin, celles-ci étant remplacées petit à petit par de petites drupes sombres. La vie suivait son cours dans la petite ville au Nord du japon, les élèves s’étant réhabitués au rythme scolaire, et alors que la cloche retentissant dans toute son enceinte, les élèves attroupées autour du portail du lycée se pressaient de rentrer dans leurs classes respectives.
Tandis que la classe du professeur HASHIOKA prenait place, le cœur d’une de ses élèves battait la chamade. Elle cavalait dans les escaliers qui menaient à la salle de cours. Heureusement pour elle, le professeur était encore à dans le couloir, à discuter avec une de ses collègues. La jeune fille soulagée, se précipita dans la salle de classe.
- Mademoiselle WAKAMATSU, vous pourriez au moins dire bonjour lorsque vous passez devant vos professeurs.
- Mais ! Monsieur ! Vous étiez en train de parler avec le professeur TAGAYASHINO ! répondit la jeune fille encore hors d’haleine.
- Vous avez bien du culot, WAKAMATSU, vous arrivez en retard et en plus vous osez me répondre ? Vous savez quoi, je ne veux pas vous voir dans ma salle de classe ! Restez à l’extérieur jusqu’à la fin du cours.
Tandis qu’ Ai recevait les réprimandes de son professeur, toute la classe qui s’était attroupée devant la lucarne en plexiglas de la porte. Rinko, elle, par peur de se compromettre en faisant étalage d’une joie trop grande, se contenta de rire sous cape.
A la fin de l’heure de cours, Junpei rejoignit Ai pour tenter de lui remonter le moral.
- Allez Ai, reste pas assise là à te morfondre, on va être en retard au prochain cours…
- Laisse-moi. J’ai même pas envie d’y aller, tu as vu la honte qu’il m’a filé devant toute la classe, je sais pas ce qu’il a ce prof, mais il me déteste !
- Dis pas ça, il est comme ça avec tout le monde…
- Tu rigoles ?! Y a qu’à moi qu’il fait ça ! Tu te souviens le coup du chewing-gum le mois dernier ? Il m’a engueulé comme si j’avais fait exprès de le coller à ma jupe !!
- Allez arrête, viens on a cours d’anglais, essaie de ne plus y penser. En plus tu sais comme le professeur KABIRA est tatillon sur la ponctualité…Allez, lève- toi on y va…Et tandis que les deux adolescents avançaient dans les couloirs du lycée, Junpei tenta maladroitement de rassurer la jeune fille.
- Tu sais, je suis sûr que HASHIOKA doit être de la famille de cette garce de KANE…
- Pfff…n’importe quoi, toi ! En tout cas ils se sont ligués pour me pomper l’air..! Répondit la jeune fille, qui, sensible à la tentative gauche pour l’amuser de son ami, ne pût s’empêcher qu’esquisser un sourire.
- C’est clair ! Renchérit Junpei, en tapotant l’épaule d’Ai.
Et alors qu’ils critiquaient le professeur et son élève, Ai et Junpei ne se doutaient pas que ceux-ci aussi coalisaient, seuls dans la classe.
Le professeur HASHIOKA faisait les cent pas autour de Rinko. Exaspérée par les va-et-vient de son professeur, elle lui lança :
- Cessez de tourner en rond comme, ça vous allez me rendre malade.
- Non mais, vous vous rendez compte de ce que vous me faites faire mademoiselle KANEYAMA ?!
- Arrêtez votre cirque ! Rétorqua-t-elle. Jouez aux professeurs respectables tant que vous voulez, mais avec moi ça ne prend pas. Dois-je vous rappeler jusqu’où votre concupiscence vous a mené ? Sans doute est-ce la sénilité qui vous le fait oublier, mais vos petites frasques de l’année dernière pourraient sérieusement entacher votre réputation. Ce serait dommage non ? Quoi qu’il en soit, continuez votre petit cirque avec WAKAMATSU, j’en suis satisfaite pour l’instant.
La seule réponse du professeur fut de baisser la tête.
Contente de son efficacité oratoire, et de l’ascendant qu’elle avait gagné sur son professeur, elle reprit.
A présent je dois vous laisser, un autre cours m’attend. Une bonne élève comme moi ne peut pas se permettre d’arriver en retard, pas vrai..?
Et tandis que Rinko arrivait au seuil de la porte de la salle de classe, le professeur l’arrêta.
- Et si je refuse..?
- A votre place, je n’y penserais même pas. Vous savez de quoi je parle.
La jeune fille sortit de la salle, Maria et Ayumi l’attendaient comme d’habitude.
De son côté Haruna NAKAGAWA, occupée à ranger ses affaires dans son casier, ne se rendit pas compte qu’un jeune homme se tenait derrière elle.
- Euh excuse-moi…
- Ah ! Shigeru, c’est toi ! Tu m’as foutu une de ces trouilles ! Qu’est-ce que tu veux ? Fit-elle, surprise.
- Euh, bah…En fait, je voulais te poser une question…Tu connais la différence entre un steak et un pénis..?
- Euh non, et je ne veux pas le savoir ! Lança la jeune fille, levant les yeux aux ciel.
- Bein tu le sauras en venant chez moi ! Répondit-il en éclatant de rire.
La situation aurait pu être gênante pour Haruna, si Yuuya et Rinko n’étaient pas arrivés. Ceci dit Shigeru avait révisé ses classiques.
- Non mais attends ! j’en ai une autre ! Est-ce que tu as un miroir dans ta culotte ? Tu sais pourquoi ? parce que je m’y vois dedans ! T’as compris ? T’as compris ??
Rinko, quelques peu embarrassée par la situation se tourna vers Yuuya en lui chuchotant :
- Rappelles-moi un de ces quatre pourquoi tu traînes toujours avec toi ce boulet.
- Je te le dirais quand tu m’auras expliqué pourquoi t’as toujours tes deux esclaves avec toi… Se contenta de répondre le jeune homme.
- Très drôle, connard ! Plutôt que de raconter n’importe quoi, tu devrait t’occuper de notre projet. Je te laisse seul avec notre petite innocente, cela ne sera pas dur de remonter le niveau après ce qu’à sorti ton attardé lubrique, d’ailleurs, j’ai deux trois trucs à lui dire…
- Qu’est-ce que vous complotez comme ça ? Interrompit Haruna, sans ce douter que ses deux camarades mettaient en place leurs plans, essayant d’esquiver les blagues douteuses de Shigeru.
- Ne t’occupes pas Nanachan, je lui parlais de son plan d’études…Bon je dois vous laisser, j’ai une petite affaire à régler, on se voit en cours d’anglais. Ah ! et Shigeru, tu pourrais venir une seconde aussi.. ?
Le couple formé par Haruna et Yuuya, prenait la direction opposée de celle de Maria, Aymui, Shigeru et Rinko. Cette dernière en profita pour éloigner ses deux suivantes d’un signe de la tête, pour se retrouver seule avec le jeune homme.
Dans la conversation somme toute assez banale pour deux lycéens, Rinko réussit à placer ces pions dans l’échiquier qu’elle s’était elle-même battit.
- Dis-moi, tu en penses quoi de Haruna ?
- Hein ?Bein, elle est gentille…Pourquoi cette question ?
- Non pour rien, c’est juste que…
- Que quoi..??
- Ah, Non je ne sais pas si je peux vraiment t’en parler… Fit-elle en feignant d’être embarassée.
- Non vas-y, dis le moi !!
- Jje suis confuse…Commença-t-elle en soupirant. Elle m’en a parlé, mais elle m’a fait jurer de ne rien dire… Puis en baissant la voix d’un ton. Je crois qu’elle a un petit faible pour toi…
- Hein vraiment ??
- Oui, mais tu vois, Yuuya s’est déjà mis en tête de l’avoir, et tu le connais, tu sais comment il se comporte avec les filles…Je peux t’aider, mais il faut absolument me promettre de n’en parler à personne : ni a Yuuya, car cela pourrait compromettre votre amitié à tous les deux, ni à Haruna, qui pourrait prendre peur et se réfugier dans ses bras, ni à personne d’autre. Alors, je peux compter sur ta discrétion j’espère..? Lui dit-elle en le fixant du regard.
- Bien sûr ! Bien sûr !Ohlala, si je savais qu’elle ressentait ça pour moi !Waouh ! Rinko pouvait sentir les trémolos dans la voix de son interlocuteur, se qui lui montrait qu’elle ne s’était pas trompé sur son compte, et la poussait à approfondir son argumentation.
- Très bien je t’aiderai ! Il faut rester aussi discret que possible, je ne veux éveiller les soupçons de personne. Il faudrait éviter d’être vus trop souvent ensemble…N’essaie pas de venir me parler, c’est moi qui te contacterais…Alors…Marché conclut ? Lui dit-elle en avançant la main.
- Ca marche ! Répondit-il en empoignant la main qu’elle lui avait tendu. J’ai juste une question : pourquoi tu fais tout ça pour moi ? Je veux dire, on a jamais été très proches tous les deux…
- Tout simplement parce que c’est le bien de Haruna qui m’importe, et je sais qu’avec toi, elle sera plus heureuse qu’avec Yuuya, qui la jettera dès le premier soir, après avoir eu ce qu’il veut…
A présent allons en classe, on doit déjà être en retard…
Et tous deux, se dirigèrent vers la salle de cours, qui n’était qu’à une dizaine de mètres, Rinko ne put s’empêcher cependant de corriger le jeune homme.
- Juste une chose, les blagues comme ça, il vaut mieux éviter. Je ne suis pas sure qu’une fille en soit enchantée…
- Ah bon ? Pourtant elles sont super drôles pourtant !
Une fois arrivés au cours du professeur KABIRA, Rinko s’empressa de présenter des excuses pour deux, en expliquant qu’ils s’étaient arrêtés à la bibliothèque du lycée pour y prendre des livres. Ensuite, Les deux retardataires prirent leur places respectives : Shigeru, derrière Yuuya et Haruna au fond de la classe; Rinko, entre Maria et Ayumi au premier rang.
Le professeur commençait à lire l’un des poèmes de son fascicule d’anglais. Il s’agissait de « The Lady of Shalott* », qui retraçait une idylle de l’histoire arthurienne. Tandis que KAZEO Kabira lisait à la classe les vers d’Alfred Tennyson, Maria et Ayumi se tournèrent vers Rinko pour lui demander comment c’était passé son entrevue avec Shigeru. Celle-ci se contenta de répondre nonchalamment :
- Aussi futé qu’un tas de shôyu, le pauvre garçon a gobé toute mon histoire. Embobiner cet abruti m’a été presque trop facile ! Je vous avouerais même que cela m’a un peu ennuyé.
Elle leur sourit puis reprit.
Cependant, et, tant mieux pour mon plaisir, il n’est qu’un amuse-gueule du somptueux banquet que je suis en train de concocter, et vous, mes chères, qui serez aux premières tables de mon festin, pourrez goûter à mon triomphe . Fit-elle ensuite en se tournant vers le fond de la classe où Yuuya flirtait avec Haruna, sans même prendre la peine de faire semblant de suivre le cours. Et tandis que Rinko exposait à ses deux suivantes son apothéose à venir, elle fut forcée à retomber sur Terre par l’intervention du professeur :
- Mademoiselle KANEYAMA, vos résultats scolaires ne vous dispensent pas pour autant de suivre le cours, comme tout le monde, il me semble. Qui plus est, vous déconcentrez FUJIYOSHI et SHIRAI par vos bavardages.