La suite...Déjà le chapitre 5 et on est encore loin de la fin T_T
CHAPITRE 5
Le lundi même, l’histoire avait fait le tour de KÔNAN, et tous les élèves ne parlaient plus que du « violeur des vestiaires ». Pour tenter d’éviter toute psychose au sein de son établissement, le proviseur, Katsushi TORIYAMA avait convié tous les élèves dans le gymnase du lycée, qui avait été aménagée de telle sorte qu’elle puisse accueillir tous les élèves, dont les chuchotements combinés formaient un brouhaha digne d’un début de concert. Les larges fenêtres du gymnase permettaient une grande luminosité de toute la salle, et, malgré le fait qu’il fut encore tôt, la journée promettait d’être ensoleillée. Les rayons du Soleil éclairaient latéralement les professeurs, tous assis derrière l’orateur, qui s’avança d’un pas assuré.
La marée en uniforme scolaire se tût soudainement pour laisser place à une voix claire, qui résonnait dans le silence de la salle :
- Comme vous en avez sans doute entendu parlé, il s’est passé quelque chose d’horrible au sein même de notre lycée. Un acte odieux a été tenté sur l’une d’entre nous. Cet acte ne sera bien entendu pas laissé impuni, qui qu’en soit l’auteur. Ceci dit, en tant que présidente des élèves, il est de mon devoir de vous rassurer : toutes les mesures ont été prises pour que se genre d’incident ne se reproduise pas…Et vous pouvez être surs d’être en sécurité ici…
- Non mais regarde-là à se faire passer pour la sainte de l’école, alors qu’elle n’en à rien à faire de personne. Dit Ai tout bas à Junpei.
- Je dois avouer qu’elle joue son rôle plutôt bien. Si je ne la connaissait pas aussi bien, je croirais presque qu’elle se sent concernée. Répondit le jeune homme tandis que Rinko KANEYAMA continuait indéfectiblement son discours.
- Elle est vraiment passée pro dans la manipulation…
- Au fait elle n’est toujours pas arrivée Haruna ? Je ne la vois nulle part…Reprit Junpei en jetant une nouvelle fois un bref regard sur l’assistance.
- Ca m’étonnerais qu’elle revienne, du moins pas avant un long moment…Tu l’aurais vu samedi dernier, elle m’a viré de la chambre d’hôpital en me hurlant dessus…
- D’un côté après ce qu’elle a vécu…Au fait ton père en est où dans la recherche du coupable..? C’est quand même incroyable que ce genre de truc arrive dans notre lycée…D’habitude on voit ça que dans les films…
- En fait papa a prévu d’interroger tout se qui bouge dans ce lycée, il va venir avec Toshinori…Elle sourit puis reprit : Et puis avec Hitoshi aussi !
- Tu craques toujours sur lui toi ? Je croyais que t’avais décidé de laisser tomber ?
- C‘est pas ma faute, il travaille tout le temps avec mon père, je me dis à chaque fois que je devrais laisser tomber, que j’ai aucune chance, mais à chaque fois que je le vois je retombe sous son charme !
- Franchement, Ai t’es pas croyable ! Répondit Junpei en riant discrètement.
Cependant, avant qu’ils ne puissent continuer, Rinko, qui avait remarqué leurs bavardages, se racla la gorge pour leur faire comprendre qu’ils la gênaient. Elle s’arrêta une seconde, en survolant ses fiches du regard, puis continua :
- Je disais donc que malgré toutes nos précautions, nous invitons toutes les filles à rester vigilantes et à se rendre au stage d’auto-défense que le lycée organise, de se munir d’une bombe lacrymogène et de ne jamais rester seule à la fin des cours. De plus, si vous avez quelque information que ce soit ou des doutes, vous pouvez vous rendre au bureau du principal TORIYAMA, au bâtiment A. Voilà. Merci de votre attention, sur ce je laisse à présent la parole au professeur TAKATANI, qui se chargera de vous expliquer en détail le fonctionnement du cours d’auto-défense…
Une fois l’heure destinée à faire cesser les bruits au sujet de ce que l’administration désignait comme étant un « incident », tous les élèves furent invités à retourner dans leurs classes respectives, sans autre délai. Les couloirs du lycée étaient à présent bondés, et des acclamations commençaient à se faire entendre. En effet, à son passage, Rinko, accompagnée de sa cohorte, pouvait entendre son nom scandé par tous ses camarades. On ne tarissait pas d’éloges sur son discours et elle, se contentait de saluer et de remercier ceux pour qui elle était devenue objet d’adoration. De l’autre côté du couloir, Ai et Junpei n’arrivaient pas à en croire leurs yeux :
- T’as vu, le gang « Rinko et les Rinkettes » est au grand complet on dirait…Commença Ai.
- T’as raison, y a des têtes en plus qu’on avait pas vu depuis longtemps ! Reprit Junpei.
En effet, en passant en classe supérieure, beaucoup des suivantes de Rinko avaient été séparées de leur modèle. Sur le groupe d’origine qui comptait six membres, seules Ayumi et Maria avaient suivi Rinko, et le rassemblement de tous les élèves de l’établissement leur avait permis de toutes se retrouver.
- Bah alors, vous attendez quoi pour entrer en classe ?! Lança une voix qui fit sursauter Ai et Junpei.
- Yuuki ! Qu’est-ce que tu fichais, t’as loupé le magnifique message d’information de l’administration nous demandant de ne pas céder à la panique, que ce lycée était sûr etcetera… Lança Junpei.
- Tu parles d’une arnaque ! J’allais pas me priver d’une heure de sommeil en plus pour ça ! Et puis en plus qui se serait rendu compte des absents parmi tout le monde.. ?
- On peut dire que tu ne t’embarrasses pas de scrupules pour sécher, toi ! Reprit Ai en souriant.
- Qu’est-ce que j’ai manqué alors ?Ils ont trouvé qui a fait ça ?
- Eh non, en gros c’était un beau baratin en bonne et due forme pour nous persuader qu’il n’y avait aucune raison de s’inquiéter. Je ne sais pas qui ils essayaient réellement de convaincre : les élèves ou bien eux-mêmes. Continua Ai, tout en se dirigeant vers son pupitre, accompagnée de ses deux amis.
Et tandis qu’elle s’asseyait, la discussion d’une de ses camarade l’interpella :
- T’es au courant qu’on a retrouvé la carte de KABIRA dans les vestiaires ? Tout le monde dans le lycée pense que c’est lui. Perso, je ne resterais pas m’attarder à ce cours.
- Tu sais, moi je l’ai toujours trouvé bizarre, c’est vrai quoi, il porte pas d’alliance, ça veut dire qu’il est toujours pas marié, ça doit être une sorte d’obsédé qui ne s’intéresse qu’à ses élèves ! Moi je m’inscris au cours d’auto-défense, tu devrais en faire autant !
Ai bouillonnait littéralement en entendant les deux adolescentes derrière elle. Elle se tourna vers Junpei, et commença :
- Tu te rends compte comme les rumeurs commencent à fuser ! Dit elle en faisant tourner presque frénétiquement sont crayon entre son index et son majeur.
- Bah attends, c’est normal, t’as retrouvé toi-même sa carte dans les vestiaires, qu’est-ce que ça faisait là à ton avis ?
- J’en sais rien moi, mais ça ne peut être qu’une coïncidence…Il l’avait peut-être égarée…
- Moi je suis plutôt de leur avis, qu’il ait égaré sa carte, c’est une chose, mais de toute façon, ça n’explique pas le fait qu’elle l’ai été dans les vestiaires des filles.
- Si c’est pas lui le violeur, ça doit être une espèce de voyeur, et c’est pas plus mal qu’il soit inquiété…
- Mais vous pouvez pas le précipiter derrière les barreaux comme ça sans envisager d’autres explications. Je vous rappelle qu’on est tous innocent jusqu’à preuve du contraire !
Junpei se tourna alors vers Yuuki, et lui dit ironiquement :
- Fais quelque chose Yuuki, tu vois bien qu’on la perd là. Elle nous fait un remake de l’avocat du Diable…
- Chut ! Il arrive ! Se contenta de répondre l’adolescent.
En effet, à l’arrivée du professeur, qui était précédé par Rinko et sa bande, le silence se fit presque immédiatement. Mais ce n’était plus le silence respectueux que les élèves avaient pour leur enseignant. Ce silence était empreint du malaise provoqué par la situation.
- Well, let’s start. Open your books…Top of page fourty-three…Commença le professeur KABIRA.
Alors qu’il se lisait les consignes des exercices, des chuchotements de plus en plus gênants se firent entendre.
- Excusez-moi monsieur HAITANI, mais peut-être voulez-vous faire part de votre avis sur l’exercire à la classe.. ?
Le jeune homme se leva alors, en bombant le torse.
- Non monsieur, je disais juste que je trouvais cela inadmissible que vous puissez encore exercer après ce que vous avez fait. Lança-t-il insolemment au professeur.
Un froid encore plus glacial s’installa alors dans la salle de classe.
- Je vous demande bien pardon ?! Répondit-il alors. Il s’était rapproché de son élève et l’électricité des quelques centimètres qui les sépareraient à présent était presque palpable. Toute la classe s’était retournée curieuse de voir ce qu’il allait se passer.
- Vous savez de quoi je parle. Les tordus de votre genre devraient être tous foutus en taule.
- Sortez de ma classe immédiatement. Rétorqua-t-il au jeune homme d’une voix calme mais ferme. Malgré son ton serein, les mouvements saccadés de sa bouche trahissaient son énervement.
- Avec plaisir ! Lui répondit-il en ramassant ses affaires qu’il venait à peine de sortir de son sac. Une fois que le jeune homme eût claqué la porte de la classe, le professeur KABIRA se replaça au tableau, comme si rien ne s’était passé. Ceci dit à sa grande surprise, le crissement d’une nouvelle chaise se fit entendre. Shigeru avait décidé de suivre son camarade. Il ne fallu ensuite guerre plus de temps pour que tous les élèves se joignent à eux. Le poing serré contre son bureau, le professeur assistait impuissant au spectacle de ses élèves, quittant tous son cours dans le plus chaotique des brouhahas. Dans la classe, ne restait alors plus qu’Ai WAKAMATSU.
- Va les rejoindre. Se contenta de dire le professeur.
La jeune fille ramassa ses affaires et s’exécuta, sans mot. Arrivée au seuil de la porte, elle s’arrêta un bref instant. Elle souhaitait lui parler, lui dire quelque chose, mais rien ne lui venait. Elle s’en alla alors en jetant un dernier coup d’œil à la classe dont il ne restait que des chaises tombées à terre.
Le professeur KABIRA, quant à lui resta quelques minutes accoudé à son bureau, les yeux dans le vague, avant de s’en aller à son tour.
Pendant ce temps, une crise d’un tout autre genre avait lieu :
- T’as fini mon devoir ?
- Non, Yuuya…Tu comprends, j’ai été très occupé ce week-end, j’ai pas pu…
- La ferme. Ta grand-mère pourrait bien être morte que ça ne m’intéresserait pas plus. Ce que je veux c’est mon devoir rédigé. Je suis sensé le rendre demain, alors active-toi pour qu’à sept heures il soit dans mon casier. Dit-il tout en continuant d’avancer dans le couloir.
- Mais Yuuya, je n’aurais jamais le temps..!
- je suis sûr que si, CHIGUSA. Il s’arrêta alors. Tapotant le dos de son acolyte, il reprit : T’es une sorte de petit génie non, alors sers-toi de tes ressources !
C’est alors que Rinko, arrivant de l’intersection du couloir, coupa court à la conversation des deux adolescents.
- Yuuya, qu’est-ce que tu fichais ?!
N’ayant jusqu’alors pas remarqué la présence de Yuichi CHIGUSA, elle se ravisa :
- Et puis qu’est-ce que tu fiches avec ce crapaud à lunettes ?
- J’en avais justement fini avec lui. Dit-il alors. Il se retourna vers le jeune homme et lui lâcha d’un ton désinvolte : CHIGUSA, tu peux t’en aller, mais n’oublies pas : sept heures dans mon casier.
Il hocha alors timidement la tête, avant de s’éloigner lentement.
- Je te jure, t’as de ces fréquentations toi…
- T’occupes, je m’assure juste une bonne moyenne ce trimestre. Qu’est-ce que tu voulais ?
- Eh bien, étant donné que tu t’actives sur notre petit projet avec l’ardeur d’un cul-de-jatte, j’ai décidé de te filer un petit coup de pouce, mais comme pour tout, il y a une petite contre-partie…
- Je t’écoute…Répondit-il d’un air suspect.
- Pour ce qui est de notre petit projet, je t’accordes un délai d’une semaine…Allez, deux, je suis bonne joueuse. Si tu réussis, je te jure qu’alors tu passeras la plus chaude des nuits, que je te ferais hurler de plaisir jusqu’au petit matin…En revanche si tu échoues…
- Ne t’inquiètes pas pour ça…
Rinko sourit, puis reprit :
- Si tu échoues, non seulement tu auras définitivement perdu toute chance de me mettre dans ton lit, mais en plus…
Rinko n’eut pas le temps de finir sa phrase que son téléphone portable se mit à sonner. Elle sourit à nouveau, puis reprit : C’est TOMINAGA. Tu ferais bien de te dépêcher, tu n’es pas le seul sur la ligne de départ. Je dois te laisser…Tu ferais bien d’aller rendre une petite visite à NAKAGAWA tant qu’elle est vulnérable…La pauvre petite, elle doit se sentir seule à l’heure qu’il est ! Buh hu hu hu. Fit-elle, en feignant d’être triste.
Le professeur KABIRA quant à lui se pressait vers son véhicule. Il fut cependant stoppé net :
-Je suis l’inspecteur WAKAMATSU. J’aurais quelques questions à vous poser, veuillez m’ accompagner…
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