Save the Green Planet!
Je vous ai tous démasqués! Vous êtes des aliens qui viennent pour nous envahir! Et ne me dites pas que je suis fou! Je les sais, j'ai des preuves...
WARNING! WARNING, WARNING! Ce film a été interdit au moins de 18 ans en Corée.
Ce film n'est pas sorti en DVD en France. Pour vous le procurer avec des sous-titres en anglais, il faut acheter le DVD UK en Zone 2, chez Tartan Video.Fiche techniqueGenre: Horreur/Comédie/Drame/Science-Fiction
Réalisation : JEONG JUN-HWAN
Avec : HA-KYUN SHIN, YUN-SHIK BAEK, JEONG-MIN HWANG, JAE-YONG LEE, JU-HYEON LEE, JU-BONG GI
Titre original : Jigureul jikyeora!
Année : 2003RésuméLee Byung-Gu détient un terrible secret : des extraterrestres provenant de la planète Andromède ont discrètement envahi la Terre, projetant l’anéantissement de l’être humain. Afin d’enrayer le terrible projet des aliens, Lee et son amie Su-ni kidnappent un grand patron d’entreprise qu’ils identifient, malgré son apparence humaine, comme la descendance royale des envahisseurs, tandis que la police s’intéresse de près à ce rapt inhabituel…
AvisLe pitch de départ brille par sa simplicité et sa douce folie : un jeune homme, apiculteur de son état, est persuadé qu’un homme d’affaire est un extraterrestre sur le point de détruire la planète.
C'est bien connu, les hommes d'affaires qui exploitent le monde sans se soucier de l'écologie sont des extraterrestres venus conquérir le monde... Le héros de ce film en est lui aussi convaincu. D'ailleurs, son activité principale est d'enlever ces gens et les torturer afin qu'ils avouent leurs plans. Comme dans la plupart des histoires de ce genre, la réponse à la question de savoir si le héros est complètement fou ou non est un ressort dramatique essentiel. Il s'est bien sûr équipé avec les moyens du bord et applique des règles qu'on croirait sorties de nulle part : il faut raser les "extra-terrestres" car ils communiquent avec les cheveux, on peut les faire avouer en appliquant une lotion au menthol sur leurs pieds écorchés à la paille de fer… Pendant ce temps, la petite amie funambule et obèse, Su-ni, brosse les cheveux de sa poupée. Au même moment, un policier déchu et son élève enquêtent, chacun de leur côté. Très riche en rebondissements burlesques, ce film est un régal constant qui revisite, dans un très beau imbroglio la création du monde, citant visuellement 2001, l'Odyssée de l'espace et Blade Runner…
Ce beau film d’une durée conséquente est un piège. Il dessine sous son apparence fragile un drame intense et schizophrène où l'on finit par comprendre en creux les réelles motivations des protagonistes. Des rebondissements azimutés et des prises de risques audacieuses (et appréciées) dans ce grand bain d’ultra-violence barré, jubilatoire, drôle, poignant, déluré, fou, assommant, sanglant, imprévisible, insolite, bizarre… Un film heureux de vivre où le plaisir de faire du cinéma est palpable à chaque instant et qui dans ses meilleurs moments procure un degré de satisfaction immense.
Le scénario repose sur un doute. Un doute sur lequel naviguent nos convictions, nos croyances et notre subjectivité quant au personnage de Lee. Totalement convaincu, est-ce un délirant paranoïde (les thèmes délirants sont d’ailleurs assez classiques : persécution, invasion extraterrestre, télépathie…)? Ou Kang Man-Shik, le business-man qu’il persécute, incarne-t’il réellement un extra-terrestre (ce qu’une fiction nous permet de croire…)? Cette théorie paranoïaque de l’invasion est ici très efficace, devant la description clinique assez riche du héros qui développe des hallucinations, interprète son environnement pour alimenter son délire et se trouve affublé d’une combinaison farfelue alimentant l’hypothèse de la folie. Prisonnier, Kang joue à priori le rôle de la victime d’un dément qui le force à développer des trésors d’ingéniosité pour éviter qu’il ne le tue ou ne le fasse trop souffrir, jusqu’à tenir des propos que son bourreau souhaite entendre et s’avouer l’extra-terrestre tant redouté.
Alien ou aliéné, les masques tomberont dans un final dantesque et théâtral, au terme d’un jeu de piste éprouvant.
Le film se déroule à un rythme soutenu, parfois sur celui d’une comédie, qui n’en est pas une. Par un aléas scénaristique que je ne préciserais pas, l’œuvre de Jang Jun-Hwan propose en deuxième lecture une critique sociale certes un peu manichéenne, mais non moins percutante par la forme qu’elle prend dans cet affrontement violent. Les scènes les plus difficiles restant d’ailleurs celles où Kang se fait torturer dans le simple objectif d’être confondu sur sa vraie nature. L’industriel fait tout pour sauver ses membres et sa raison, enchaîné sur une chaise aux tréfonds d’une mine désaffectée (où personne ne vous entendra crier…). Un véritable calvaire.
Save the Green Planet! est une tornade constellée d’action, de sentiments débridés, de souffrances, confirmant une fois de plus la santé et l’originalité du cinéma «asiatique» au sens large.
RécompensesÉtincelant au 40th Grand Bell Awards en Corée, ce film remporta 3 victoires :
• Meilleur nouveau réalisateur : Jeong Jun-Hwan
• Meilleur second rôle : Beak Yoon-sik
• Meilleur effet audio
Save the Green Planet! fût présenté également au 25ème festival du film international de Moscou en Russie, où Jeong Jun-Hwan reçu le prix du meilleur réalisateur.
Photo de l'édition limitée coréenne et quelques images tirées du DVD coréenLe coffret limitée coréen comporte :
• 2 DVDs : le film et des bonus dans le même ton que le film
• L'Original Soundtrack du film
• Le petit flacon de menthol du héros (pour que toi aussi tu chasses de l'alien)
• Un petit gant de toilette genre arracheur de peau morte (pour que toi aussi tu puisses écorcher les pieds des méchants aliens, et utiliser ta bouteille de menthol)
• Un morceau de pellicule originale d'une des copies d'exploitation coréenne
Le tout dans une boîte en carton, certainement bio-dégradable...