Dark Angel: X6-666

Fanfic sur Dark Angel parce que j'adore le méchant :Gaya:

« Inutile de te cacher, je finirais bien par te retrouver. »
Blottie dans un coin sombre de l’entrepôt, entre deux containers, la transgénique X5-349 avait fini par se boucher les oreilles pour ne plus entendre cette voix doucereuse. Elle avait passé la nuit à fuir dans le port avant de trouver une porte grande ouverte et finir dans cet endroit sale et peu éclairé. Ses poursuivants étaient des agents fédéraux, NSA plus précisément. Elle n’ignorait pas leur but : la destruction de tous les produits de Manticore, les soldats génétiquement supérieurs…
X5-349 entoura ses jambes de ses bras et posa sa tête sur ses genoux. Il ne lui restait plus qu’à espérer que…
« Trouvée… »
Elle sursauta et sauta sur ses pieds, faisant face à l’homme qui pointait son arme sur elle. Une silhouette mince mais musclée, des cheveux bruns courts en épis, des yeux bleus glaciaux et un sourire de prédateur aux lèvres. La transgénique sentit qu’elle perdait son sang-froid. C’est vrai que les humains normaux ne l’inquiétaient pas à l’accoutumée, malheureusement il n’était pas comme les autres. En fait, il aurait très bien pu passer pour un de sa race également, mais il ne venait pas de Manticore. Alors d’où lui venaient ses capacités hors du commun ?
Il avança lentement vers elle, elle recula tant qu’elle le pouvait encore. Son dos finit par heurter le mur derrière elle. Alors elle sut qu’elle ne pourrait plus s’en sortir.

Otto Gottlieb attendait son patron à l’extérieur de l’entrepôt. Ils étaient ici pour tenter de capturer une de ces créatures de laboratoire créées par le gouvernement et devenues indésirables depuis leur évasion. Quelle ironie ! Après tout, elles n’avaient pas demandé à être conçu, et maintenant on les tuait tout ça pour éviter un scandale politique. Chercher l’erreur !
Otto savait tout cela, mais il ne lui viendrait jamais à l’idée de réagir. Et puis quoi encore ? Il n’avait pas envie de finir sur la liste des futurs condamnés à mort. Et connaissant son patron, c’était la dernière des choses à faire.
Enfin il le vit sortir de l’entrepôt, seul. Otto s’approcha de lui, le visage impassible.
« On s’en va ! »
Ames White entra dans la voiture et ferma les yeux. Son subordonné prit le volant et démarra. Il ne lui posa pas de questions, il valait mieux éviter le plus possible d’avoir affaire à l’agent White, quel que soit la situation…

X6-666… Le code de l’Antéchrist. Quelle ironie pour une femme dont la création devait bien offenser Dieu, planqué quelque part dans le grand Ciel gris…
Depuis toute petite, la X6 répondant au surnom de Lys avait du subir les moqueries de ses entraîneurs et supérieurs. Elle avait eu droit au « sale démone », « créature des enfers », parfois « Lucifer à la manque », jusqu’à ce qu’elle s’énerve pour de bon et qu’elle finisse par en tuer un. Après cet incident, on ne l’appela plus que Lucifer. On la sépara de son unité et elle du subir un lavage de cerveau intensif, un entraînement de dingue, ce qui l’avait endurci autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Mais ce que personne ne savait, c’est qu’elle réussissait quand même à communiquer avec les membres de son unité. C’est pourquoi que lorsque Manticore brûla, ils s’enfuirent tous ensemble et se réfugièrent à Seattle, au même titre qu’une centaine d’autres transgéniques.
Dans un pays totalement dévasté par une attaque terroriste qui avait détruit tous les fichiers informatiques, il était facile de passer inaperçu dans la foule de tous ces gens désespérés, même pour une adolescente de 15 ans. Et quand on possédait la même volonté que Lys, on pouvait même espérer vivre presque décemment. Elle effectuait quelques petits boulots, dont serveuse dans un bar et déménageuse d’occasion avec Jordan, l’un de ses compagnons, un garçon agréable au teint mat et aux yeux bleus, des cheveux bruns coiffés en dread. Lys quand à elle avait de longs cheveux châtains, des yeux vert émeraude, la peau pâle. Le garçon était un peu plus grand qu’elle, et tous deux étaient ce qu’on pourrait appeler des purs canons (merci à Manticore).
Cette nuit là, elle travaillait au bar, son service ne finissant qu’à 8heures le lendemain. La fatigue ne pouvait pas la gêner, elle était habituée à passer plusieurs nuits blanches d’affilée sans bailler une seule fois. Jordan servait les rares tables, elle restait derrière le comptoir pour préparer les boissons et encaisser l’argent. Presque pas de pourboire, souvent des propositions d’hommes saouls pour une nuit de plaisir. Elle refusait toujours poliment, mais il lui en coûtait de ne pas pouvoir leur balancer son poing dans leur tête de pochtron.
Le carillon à la porte d’entrée teinta, signifiant l’arrivée de nouveaux clients. Elle leva la tête du livre qu’elle lisait et dévisagea les deux hommes. Contrairement à sa clientèle habituelle, ils étaient plutôt bien habillés, en costume noir et long manteau. L’un était de race blanche, l’air hautain de ceux qui se croient supérieur, l’autre avait un physique de latino et était plutôt séduisant, mais ses yeux sombres semblaient dénués de toute étincelle d’indépendance. Jordan s’approcha d’elle et lui murmura
« Attention, des planqués ! »
Lys ne put s’empêcher de sourire. C’est vrai que le plus petit avait l’air vraiment désagréable. Sans doute n’avait il jamais connu la pauvreté et qu’il se baignait chaque jour dans une piscine remplie de beaux billets verts.
Les deux hommes partirent s’installer à une table. Jordan alla prendre leur commande. Quand il revint vers Lys, il grimaça.
« Deux cafés noirs sans sucre bien serrés pour les deux requins à la table 4.
- Ok, une minute. »
Tout en préparant les cafés, elle observa les hommes. Ils discutaient à voix basse, comme s’ils craignaient de se faire entendre par des oreilles indiscrètes. Elle-même avec son ouïe plus développée que la moyenne n’arrivait qu’à saisir que quelques mots ci et là. Jordan lui toucha l’épaule
« C’est pas bien d’espionner les gens, la réprimanda t il en roulant des yeux. Allez, file les cafés avant qu’ils refroidissent
- Je ne dirais pas que c’est de l’espionnage, mais de l’information, riposta Lys en lui tendant les deux coupelles.
- Mais oui, et moi je suis un Teletubies !
- Un quoi ?
- Truc datant d’avant l’impulsion apparemment. C’est des sortes de bonhommes en pyjama avec une antenne sur la tête, qui dansent tout le temps et qui sont sensés amuser les petits. Encore que moi j’aurais plutôt eu peur si j’avais eu affaire à eux ! »
Lys rit. Elle adorait Jordan, il avait toujours gardé ce caractère bon enfant et ne se départissait jamais de son humour malgré ce qu’il avait enduré en tant que super soldat.

Bonne chance pour ton nouveau projet
Je pense que tu c'est ce que je pense des fan-fics, donc je prefere ne pas émettre d'avis négatif que tu pourrais prendre comme contre toi (cf Kane), donc la seule chose que je puisse te dire c'est bonne continuation
:YEp:

C'est pas ce qu'on pourrait appeler un projet juste un écrit que je fais pour mon propre plaisir mon seul véritable projet était le jeu de l'ange et je l'ai fini. Mais merci d'avoir posté quand même :Hare:

Elle replongea dans son livre, le temps qu’il revienne, les bras croisés sur le comptoir.
Jordan posa les deux cafés puis fit mine de se retirer, quand l’homme qui semblait être le chef lui attrapa le poignet. Il se raidit.
« Vous désirez autre chose ? » demanda t il d’une voix qu’il se voulait aimable mais ferme.
L’homme sourit. Il sortit une photo de la poche de sa veste et la lui présenta
« Cette femme vous dit elle quelque chose ? Je sais qu’elle est venue plusieurs fois ici, ça devrait être une habituée »
Jordan prit la photo et regarda le visage de la jeune femme aux yeux clos qu’on lui présentait. Un seul coup d’œil et il la reconnut. C’était bien une habituée, mais surtout une X de la génération précédente qui s’appelait Jill. Une amie. Mais il comprit vite une chose : jamais plus elle ne pousserait la porte du café, ainsi que le montrait le trou sur son front.
« Oui je la connais, répondit le X6 calmement. C’est… c’était bien une habituée »
Lys avait senti qu’il se passait quelque chose. Elle avait définitivement abandonné son livre et observait la scène d’un air inquiet, captant toute la conversation.
« Lui connaissez vous des amis ? » demanda encore l’homme au costume
Jordan leva les yeux vers lui et frissonna. Jamais il n’avait encore senti une telle aura de mépris, de haine même. Il eut envie de porter la main à son code barre, dissimulé sous ses cheveux, mais ça aurait été se trahir stupidement.
« Et bien, je lui parlais souvent. C’était une fille vraiment sympa. Mais elle venait toujours seule, et elle ne parlait pas beaucoup d’elle »
Le garçon posa la photo sur la table et eut un sourire triste
« Comment est elle morte ? Elle a été assassinée ?
- Vous n’avez pas à le savoir, répliqua l’homme sur un ton cassant. Pensez vous que la barman en saura plus sur elle ? »
L’alarme intérieure de Jordan se mit en route. Il tourna la tête vers Lys, qui secoua la tête imperceptiblement.
« Non, je ne pense pas.
- Et pourquoi cela ? »
Le ton sur lequel s’adressait cet homme lui déplut très fortement. Le jeune garçon se redressa, l’air inaccessible.
« Vous n’avez qu’à me croire tout simplement. Maintenant, excusez moi mais j’ai du boulot. »
Jordan s’approcha du comptoir à pas rapides. Il fit un signe rapide à Lys, qui hocha la tête et disparut dans la réserve. Les hommes finirent leurs cafés et vinrent payer. Jordan encaissa l’argent, mais quand il voulut leur rendre la monnaie, il s’avéra que les hommes étaient déjà partis.

Le lendemain soir, Lys travaillait seul au café, Jordan était parti aider un de leurs amis à déménager dans leur appartement. La salle était vide et elle s’ennuyait ferme. Le patron ne passait plus depuis déjà une ou deux semaines, et elle allait commencer à croire qu’il s’était barré au Canada.
L’établissement possédait un ordinateur relié à Internet, une vraie merveille dans un tel trou. Elle l’alluma et partit lire ses mails. Il y en avait trois, tous de transgéniques qui avaient appris la mort de Jill et qui demandaient des nouvelles. Elle leur répondit, puis écrivit un message à Max Guevara, leur libératrice, l’informant que des hommes louches étaient passés au café avec la photo d’une transgénique assassinée. La réponse lui parvint presque instantanément, lui demandant de décrire les hommes. A ce moment, le carillon tinta.
Elle éteignit l’ordinateur précipitamment et sortit de la réserve.
« Bonsoir… Vous ?! »
Il s’agissait de l’homme de la veille, seul cette fois. Il était debout au milieu de la salle et la regardait d’un air amusé.
« Je n’ai pas pu vous parler hier, alors que j’avais une question à vous poser. Et j’aime votre café. »
Il s’assit au comptoir et la regarda préparer une tasse du breuvage noir. Elle la posa devant lui et recula d’un pas, les mains croisées dans son dos.
« Jordan m’en a parlé oui. Vous recherchez des infos sur une habituée, Jill. Je suis désolée mais je ne peux pas vous aider. »
L’homme but son café en silence. Lys attendit un instant, mais la patience n’étant pas une de ses qualités elle finit par se lasser et repartit dans la réserve. Elle laissa la porte entrouverte, puis s’adossa contre le mur en soufflant. Elle porta ses mains à ses yeux et se rendit compte qu’elle tremblait. Il se dégageait de cet homme quelque chose de différent…
Son portable dans sa poche se mit à vibrer. Elle le sortit et lut le nom qui s’y affichait : Trisha. Il s’agissait d’une X6 également, une jeune fille blonde cheveux coupés courts, l’air presque sauvage. La jeune transgénique s’éloigna de la porte puis appuya sur le bouton vert pour prendre l’appel
« Allo ? Trisha ?
- J’ai besoin d’aide
Lys fronça les sourcils. Pour que Trisha demande quelque chose, ça devait être très grave. Elle tourna la tête vers la porte et vit que l’homme était toujours là, sa tasse fumante devant lui.
« Je t’écoute…
- Je peux passer au café plutôt ? Si je reste là, ils vont m’avoir
- Il n’y a qu’un client, mais…
- Je serais là dans cinq minutes ! »
Et elle raccrocha. Lys regarda son portable, incrédule. Elle n’avait même pas eu le temps de lui dire que le client en question semblait en vouloir à ceux de Manticore. Elle rangea le téléphone dans la poche arrière de son jean et retourna derrière le comptoir. L’homme lui commanda un second café, elle aurait préféré qu’il s’en aille.
*Je n’aime pas ça*

vraiment bien... sauf si tu laisses deviner la suite... jordan mourir par exemple... ^^
en tout cas , je crois que c'est comme cela que l'on dit sur ce forum, miawoubravo!

Je t'arrête tout de suite Tato, il n'a jamais été dans mes projets de faire mourir Jordan, loin de là...

ouf cela me rassure... désoler d'avoir douter de ton originalité ^^

:MinGaan: Surtout que je n'aime pas faire mourir mes persos, surtout quand ils ont l'air aussi sympathique que ça

Une demi heure plus tard, Trisha n’était toujours pas passée, et Lys commençait à s’inquiéter. Le client indésirable était toujours là d’ailleurs, silencieux la plupart du temps. La jeune fille aurait préféré que Jordan soit là, au moins ça lui aurait fait un peu de compagnie. Enfin, la porte d’entrée s’ouvrit sur une adolescente blonde, la tête basse. Lys se retint de lui reprocher son retard devant l’homme au costume, elle attendit que son amie vienne la voir. Mais celle-ci ne bougeait pas, toujours accrochée à la poignée.
« Euh… Mademoiselle ? »
Le corps de Trisha bascula en avant. Catastrophe, son code barre était visible ! Lys fit le tour du comptoir et se précipita vers son amie. Elle la mit sur le dos et vérifia qu’elle respirait toujours, ce qui était le cas. Elle vérifia ensuite si elle portait une trace de blessure et n’en trouva pas.
« Ecartez vous. »
Lys leva la tête vers l’homme qui l’avait rejoint. Il avait sorti son arme et tenait Trisha en joue.
« Qu… qu’est ce que vous faites ?
- Cette femme est une dangereuse criminelle, alors écartez vous. »
Lys le regarda comme s’il était devenu fou
« Non mais vous plaisantez ?! Elle a besoin d’aide ! »
Il éclata de rire, un rire dénué de toute émotion. Il appuya sur la détente de son arme, le coup partit. Lys poussa un cri de rage et se jeta sur l’homme.
Au même moment plusieurs hommes armés firent irruption dans la pièce. L’un empêcha Lys de frapper le meurtrier, tandis que les autres emmenaient le corps sans vie de Trisha. La X6 les regardait faire, impuissante, des larmes amères coulant sur ses joues pâles, ses cheveux tombant pêle mêle sur son visage défait. En réalité, Lys n’était pas tout à fait impuissante : elle aurait très bien pu envoyer voler contre le mur l’homme qui la tenait, mais ça aurait été se trahir bêtement maintenant.
L’homme qui avait tiré sur Trisha et sur Jill sans aucun doute rengaina son arme et sortit sans un mot. Une voiture démarra, et Lys resta seule dans le café, les poings serrés, haïssant son incapacité à pouvoir faire quelque chose. C’est dans cet état que la retrouva Jordan quelques heures plus tard.

La semaine se déroula sans autre incident notable. Lys et Jordan avaient démissionné de leur boulot, même si leur boss n’était toujours pas réapparu. Depuis ils se contentaient d’aider lors de déménagements. La demande n’était pas très forte, mais ce jour là ils eurent de la chance d’être engagé par un riche citoyen.
Depuis la mort de Trisha, Lys était devenue plus sombre. Jordan craignait qu’elle redevienne comme à l’époque où on la surnommait Lucifer, une fille incapable de sourire ou de manifester la moindre émotion. Il ne la quittait plus d’un pouce, se reprochant son absence le soir fatidique. Max avait tenté de les joindre, mais Lys n’avait jamais décroché. Pourquoi, elle l’ignorait elle-même. Sans doute car elle désirait rester seule.
Les deux adolescents avaient enfourché leurs vélos et pédalaient désormais vers les quartiers chics. Ils passèrent sans problème deux barrages grâce à leurs passes fournies par l’agence de déménagement avant d’arriver devant une maison coquette avec un petit jardin. Un camion était stationné dans l’allée. Son conducteur, un homme d’une quarantaine d’années presque chauve et un peu enrobé les attendait à côté. Il sourit en les voyant et leur fit un signe de la main.
« Jordan, Lys ! Ca fait longtemps qu’on s’est pas vu »
Le garçon descendit de son vélo et le laissa choir sur l’herbe. Il s’approcha de Ted le camionneur et lui serra la main. Lys le salua d’un signe de tête.
Ils commencèrent par descendre les meubles du camion et les emmenèrent dans le salon. Vint ensuite le tour du piano et de divers cartons. Pour des supers soldats, ce travail était loin d’être compliqué. Ted les regardait faire d’un air admiratif, et siffla lorsqu’ils passèrent devant lui avec le piano sans le poser une seule fois par terre

Lorsque tout fut fini, Jordan et Lys empochèrent leur argent et déguerpirent.

De retour à leur appartement, au cinquième étage d’un vieil immeuble crasseux, Lys partit se coucher directement. Jordan passa dans la cuisine pour préparer deux sandwichs. Il alluma la télé et regarda les infos tout en tartinant du beurre sur deux tranches de pain frais. Rien d’intéressant, rien que des mauvaises nouvelles. Comme d’habitude. Pas de flash du Veilleur non plus, le cyberjournaliste souffle de la vérité…
Jordan mit ses sandwichs et une bouteille d’eau sur un plateau. Il frappa à la porte de la chambre de Lys et entra à pas feutrés.
« J’ai préparé le dîner » dit il d’une voix timide.
Son amie était assise sur son lit, les yeux perdus dans le vague. Quand il entra elle lui sourit, mais le cœur n’y était pas. Elle prit un morceau de pain qu’elle grignota à peine avant de le reposer. Jordan soupira.
« Tu t’en veux encore ? »
Lys appréciait ce trait de caractère chez Jordan : il devinait toujours ce qui n’allait pas, et c’était le seul à la comprendre véritablement. Elle pencha la tête sur le côté et dit d’une voix étrange
« Si elle n’était pas venue au café, elle serait encore en vie. Si j’avais agi au lieu de laisser les choses se passer, il n’aurait pas tiré sur elle. C’est comme si c’était moi qui avais appuyé sur la détente. »
Elle ferma les yeux. Une larme s’écrasa sur son poing serré.
« Je sais pas quoi faire Jordan… Est-ce qu’on doit quitter la ville ? Est-ce que je dois passer voir Max ? Est-ce qu’on doit agir comme avant ? »
Le jeune homme s’assit à ses côtés et l’entoura de ses bras. Elle s’abandonna à son étreinte et pleura.

« Ca ne peut pas durer comme ça ! Nos amis se font tués les uns après les autres et on ne fait rien ! »
Jordan frappa la table du Crash de son poing serré, les yeux lançants des éclairs. Max en face de lui fit signe qu’elle n’en pouvait rien. Elle ne l’avait encore jamais vu dans cet état mais comprenait pourquoi il était si en colère.
« Tu sais dans quel état il m’a mis Lys ?! Elle s’est complètement renfermée sur elle-même ! Si ça continue…
- Elle risque de redevenir comme avant, compléta Alec, le beau X5 qui accompagnait Max. Et ce serait catastrophique, je parle en connaissance de cause… le retour de Lucifer
- Elle perdra le peu de sentiments qu’elle a réussit à regagner au prix de tant d’efforts !
- Mais que veux tu que je fasse ? L’interrompit Max en posant ses mains sur les siennes. Même si je me sacrifiais, ça ne changerait rien. Nos frères seraient toujours traqués et tués par des pourritures.
Jordan se calma instantanément. Un nuage de tristesse passa dans ses beaux yeux bleus. Le cœur de Max se serra de le voir ainsi.
« Déjà, décris moi l’homme du café, lui dit elle gentiment. On verra comment agir par la suite »

Lys aurait du attendre Jordan à l’appartement, mais elle devenait folle à force de rester cloîtrée entre quatre murs. Ca lui rappelait que trop les cellules d’isolement là bas, à Manticore…
Elle avait fini par descendre se mêler à la foule et avait laissé ses pas la guider jusqu’au marché. Elle déambula un long moment dans les allées, l’air perdue d’une junkie en manque. Un type lui proposa de la drogue, elle l’envoya bouler. Au bout de la place, une petite échoppe attira son attention : c’était une librairie qui vendait des bouquins pré Impulsion, une vraie petite merveille. Elle plongea dans les cartons et en sortit une dizaine de romans à la couverture défraîchie, ainsi que deux ou trois mangas. La vendeuse l’observait en souriant. C’était une dame d’un certain âge, les cheveux tirés en chignon serrée, vêtue d’une jupe marron et d’une veste tout aussi horrible mais qui sentait bon les ans passées. Elle finit par s’approcher de la jeune fille et prit un livre dans la pile qu’elle avait érigé sur le sol.
« Je vous conseille de lire celui-ci.»
Lys jeta un coup d’œil sur la couverture qu’on lui présentait.
« Lettres de l’intérieur… C’est sur quel sujet ?
- Une jeune femme qui dissimule ce qu’elle est, répondit la dame en riant. Nous avons tous quelque chose à cacher bien sûr. Mais lisez quand même, je suis sûr que cela vous ouvrira l’esprit. »
Lys prit le livre délicatement et le serra contre son cœur. Elle paya la dame et partit avec son trésor.
On était encore vers le milieu de l’après midi, elle avait encore du temps devant elle. Elle s’assit sur un muret et commença sa lecture. Complètement absorbée, elle n’entendit pas la voiture s’arrêter devant elle, la vitre se relever. Ce ne fut que lorsqu’une voix l’interpella qu’elle leva enfin la tête.
« Mademoiselle du café ! »
Son sang se glaça dans ses veines. Elle referma son livre et le rangea dans la poche intérieure de sa veste, puis regarda l’homme en costume sombre descendre de la voiture, hésitant sur l’attitude à adopter. Finalement elle opta pour une expression neutre et un ton froid.
« Qu’est ce que vous me voulez ? »
L’agent fédéral Ames White sourit brièvement, puis s’assit à ses côtés. Elle ne put pas l’en empêcher mais elle s’imaginait déjà avec une batte de base ball dans la main en train de l’envoyer sur orbite, et cette vision la fit rire intérieurement.
« Je suis repassé vous voir au café trois fois, mais je ne vous ai jamais aperçu, ni votre copain aux dreads »
Elle tourna la tête vers lui, sourcils froncés.
« Pourquoi êtes vous repassé ?
- Je vous l’ai dit, j’adore votre café. »
Lys esquissa un rictus que l’homme ne vit pas vu qu’il regardait droit devant lui, mains jointes.
« Vous pensez sincèrement que j’allais rester après ce que j’ai vu l’autre soir ? Vous allez pas bien vous ! »
Ames White secoua la tête, l’air désolé
« C’était une dangereuse criminelle. Elle aurait pu vous tuer. »
*Menteur ! C’est juste qu’elle était différente de vous ! C’était mon amie !*
Lys pressa la paume de sa main sur son front. Un mal de tête pas possible.
« Elle était inconsciente, ça m’étonnerait qu’elle ai pu faire quelque chose contre moi.
- Consciente ou pas, cela reste un monstre, répliqua White
- Pardon ? »
Elle serra le poing pour s’empêcher de trembler de rage. Combien de fois on l’avait appelé monstre… Son mal de crâne empirait de seconde en seconde. D’un coup, elle se plia en deux, les deux mains posées sur ses tempes.
*Ces migraines…*
Elle sentit une main sur son épaule. L’homme s’était penché vers elle.
« Ca ne va pas ? »
Elle sauta du muret et fit volte face.
« Ne me touchez pas ! »
A son air surpris, elle comprit que sa réaction avait été un peu excessive. Encore que… il souriait à présent, une expression de dément sur le visage. Il descendit du muret à son tour et s’approcha d’elle. Sa main passa dans les cheveux de la jeune fille, doucement.
« Vous êtes une très belle femme… »
Un frisson de dégoût la parcourut. Elle releva la tête vers lui et plongea son regard dans le sien. La colère l’envahit petit à petit, transformant les traits de son visage. Une ombre passa dans ses yeux qui viraient lentement au rouge. Ames White observait ce changement avec un plaisir non dissimulé.

Jordan gardait le silence depuis que Max lui avait appris tout ce qu’elle savait sur Ames White. Sa main tremblait lorsqu’il saisit son portable et composa le numéro de Lys. Celle-ci décrocha au bout de la seconde sonnerie.
« Oui… »
Ses doigts se crispèrent sur le téléphone.
« Lys ? Ou es tu ?
- Dehors… »
Jordan lança un regard alarmé à Alec et Max.
« Ecoute… je sais qui est l’homme du café. Il…
- Je suis avec quelqu’un là. Tu peux me retrouver plus tard à l’appartement ?
- Att… ! »
Elle avait déjà raccroché. Jordan jura entre ses dents. Il se leva et sortit du Crash en courant, suivi par Alec et Max. Celle-ci l’interpella
« Attends ! Tu vas ou la ? »
Jordan se tourna vers elle.
« La chercher. Seul. »
Puis il partit. Alec retint Max qui voulait le suivre
« Ca sert à rien. Il préférerait se battre avec toi et t’assommer plutôt que de te mettre sciemment en danger. Et crois moi que si vous vous affrontez, tu perdras sans aucun doute.
- Et pourquoi ça ? demanda t elle en se dégageant et en le fusillant du regard
- Pourquoi crois tu que son groupe ait été surnommé « Les gardes de Satan » ? »
Max ne trouva rien à redire. Elle resta debout au milieu de la rue, les cheveux voletant dans le vent, les pans de son blouson claquant à intervalles réguliers. Son cœur se serra en voyant la silhouette du jeune X6 s’éloigner de plus en plus.

Lys referma le clapet de son portable et le rangea dans sa poche. Elle inspira profondément pour retrouver un semblant de calme, mais n’y parvenant vraiment pas elle balança son poing vers l’homme qui lui faisait toujours face. Il l’arrêta avec une facilité déconcertante.
« Vous n’aimez pas les compliments ? » demanda t il, faussement étonné.
La jeune fille laissa retomber son bras et soupira. En une seconde elle était passée du statut machine à tuer à celui de fille normale, harassée.
« Vous me fatiguez. Non, vous me dégoûtez »
Son regard, aussi limpide que de l’eau de roche, sembla sonder l’agent fédéral.
« Elle émane de votre être. Cette envie… de tuer. Cette odeur de sang vous imprègne, vous en voulez toujours plus. Vous savez quoi ? Le monstre, c’était pas la fille que vous avez butée l’autre soir, ni celle avant. Non, le monstre c’est vous. »
Elle avait dit ça comme si elle constatait simplement la couleur du ciel. Et ce fut sur ces bonnes paroles que la X6 se détourna et s’éloigna, laissant un Ames White à la fois surpris et… souriant.
Quelques centaines de mètres plus tard, après s’être assurée qu’il ne l’avait pas suivi, Lys s’était arrêtée et adossée au mur sale de la ruelle, la main posée sur son cœur. Elle ne l’avait pas montré devant l’agent White bien sûr, mais elle n’avait jamais eu aussi peur de sa vie. Ce qui l’effrayait, ce n’était non pas le fait qu’il soit agent fédéral, mais qu’il… lui ressemble. Elle avait du mal à se l’avouer, mais c’était la vérité. Elle l’avait traité de monstre, mais cela la visait en même temps. La jeune X6 était perdue, fatiguée et sur les nerfs. Elle se laissa glisser le long du mur et leva les yeux vers le ciel gris.
« Monstre… »

trop trop bien !

yo, t'as tout lu? ça fait quand même près de huit pages sur word!
Merci d'avoir eu ce courage :Hare:

je ne connais pas dark angel mais je vais le lire quand meme ca a l'air passionant

ui j'ai tout lu !! même si je ne connais pas darkangel

j'vien jsute de finir l'autre histoire et j'en ai encore une autre à lire xDDDDD
m'enfin c'est aps grave tes oeuvres vale toujours le coup de perdre un peu de temps à les lire et les aprécier :Lovvver: :Vuii: *au boulot*