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1.Estëban« Estebän, serais-tu prêt à changer ta vie ? »
Ces paroles venaient de resurgir des pensées de jeune homme.
Estebän était un jeune homme vietnamien d’une quatorzaine d’année de fine carrure. Sa taille était plus petite que la moyenne, ce qui l’avantageait dans certaines situations. Il avait les yeux bruns perçant, avec lesquels il possédait une vue imparable. Ses cheveux bruns, retenus en l’air par un bandeau vert concordaient avec ses yeux. Il était vêtu d’un mélange de tissus amples et de tissus moulants, allant du vert au brun et en passant par le kaki, qui lui donnaient l’air d’un aventurier. Il possédait deux faux qui lui servaient d’armes défensives et offensives qu’il maniait à merveille. Mais ces faux n’étaient pas normales, elles appartenaient au dieu éolien. À chaque fois que le jeune adolescent formait une courbe avec ses objets, l’air qui s’en dégageait était assez puissant pour couper du bois. Alors celui qui les possédait devait en prendre garde.
Enfin, Estebän vivait à Bruxelles, dans la banlieue de Molenbeek, un quartier réputé pour ses vandalismes. Là-bas, il se nommait Thien An Nguyen. Habillé en civil, il ne portait qu’un jean et un t-shirt blanc sous un pull-over vert. C’était ce que les dossiers officiels annonçaient, en tout cas. Ses parents ne connaissaient rien du secret d'Estebän. Même s'ils le couvaient trop.
Collège Jean XXIII, était le collège que le jeune homme fréquentait. Il était en 3T1, la classe latiniste. Estebän n’était ni un cancre, ni un intellectuel, il travaillait assez pour avoir la note moyenne.
Thien An, ou Estebän, se réunissait chaque jour avec d'autres chez un ami qui habitait près du collège.
Tous ensemble, ils discutaient de nombreuses choses, comme le fait la majorité des adolescents de leurs âges.
« - Thien An, ça va ? dit un jeune gars de seize ans assez robuste.
- Ouais, ça va...
- Alors, pourquoi t'avais l’air dans les nuages, là?
- Non, c’est rien, je repensais à ce que m’avait dit Anskar...
- Ah...
- Ouais, bon, ça va sonner. Dit-il en regardant sa montre.
- Okaay !
- Ah... toujours comme ça, pensa le petit Estebän en se dirigeant vers sa salle de cours. »
Il y avait vingt-neuf personnes. Devant, se dressait le professeur de sciences, M. Rens, très apprécié de ses élèves. Un homme à la moustache démesurée qui enseignait le cours à la façon d’un acteur théâtral. Bien qu’il soit sympathique, il ne fallait pas le provoquer.
Estebän entra, par chance, il n’était pas le seul en retard. L’enseignant ne dit rien, il attendait que tous eurent pris places.
« - Bien, alors commençons. Se mit-il à dire en se levant devant la classe.
Aujourd’hui on va parler des molécules et de leurs étages d’oxydation. Imaginez-vous, vous voulez ressembler à un chanteur, un acteur, ou à votre prof de sciences bien aimé.. et pour être admiré comme lui, vous changez d’apparence. Et bien, c’est ce que font les atomes. Ils essaient de ressembler à ces atomes, dit-il en montrant le tableau périodique élémentaire, les gaz rares. Donc, pour leur ressembler, les atomes non gaz rare change le nombre d’électron sur leur première couche pour en avoir huit, comme les gaz rares. Évidemment, quand vous changez d’apparence, vous ne pouvez changer pas votre vécu, même si vous ressemblez à 100% à votre idole, vous n’aurez jamais le même vécu. Donc, bien que les atomes aient huit électrons sur leur dernière couche, ils auront toujours le nom qu’ils ont. À la seule différence qu’il est appelé un peu différemment. Si jamais un atome d’oxygène veut ressembler à l’argon, il doit prendre deux électrons pour que sa dernière couche soit égale à huit. Alors, l’oxygène prendra le nom d’oxygène -2...
- Monsieur, je ne comprends pas... dit une jeune fille.
- Alors tant mieux, dit-il en souriant, pendant que j’explique de nouveau à Evelyne, vous pouvez faire les exercices de la page 186. »
Tous les élèves se mirent au boulot, et beaucoup appelèrent le professeur pour lui demander de l’aide. Estebän avait compris, il entama l’exercice. Il observait la classe, à coté de lui se tenait Simon, un garçon blond ayant un grand sens de l'humour. Derrière Thien An, étaient assises Nelly, la déléguée de la classe, et Julie, une fille blonde au visage sympathique. Comme d’habitude, à gauche, Jean-Baptiste, (« le » français) marmonnait tout seul, pendant que Grâce et Tansiana, deux africaines, essayaient de ne pas l’écouter. À droite, on entendait les rires étouffés d’un quatrain de filles composé d’une autre Grâce, de Marie, Liane et Louise.
Derrière elle, Tim, un gars à moitié vietnamien faisait des gestes à Ediz, un turc à sa gauche, pendant que sa voisine, Evelyne, écoutait les explications du prof de sciences.
Ediz, quant à lui, assis derrière Nelly et Julie, côtoyait le même bureau que Basile, un élève assez studieux qui venait de terminer l’exercice. Enfin, Rémy, un grand gaillard situé à l’arrière de Jean-Baptiste, observait Loïc, son voisin de banc, qui fabriquait des objets étranges avec ses affaires. Laura, une fille calme ne faisait pas attention à ce qui l’entourait, elle essayait de résoudre le problème. Pendant que sa voisine, Lesley, était distraite par Loïc.
Derrière Tim et Evelyne, se tenait Olivier, assez endormi, et Daniel, un élève qui avait résolu l’énoncé. Aïssa, une africaine, discutait avec Céline, une blonde au fort caractère, tout au fond de la classe. Finalement, Louis, les observait, pendant que Jill, elle, se concentrait.
La sonnerie retentit, le cours de Religion allait commencer, mais l’enseignante, Mme. Hendrickx n’était pas encore arrivée. Les élèves discutaient entre eux, en petits groupes.
Thien an s’approcha de Daniel.
« - Dis, t’as résolu le problème ? demanda Estëban. Je n’ai pas trouvé le dernier là...
- C’est simple... expliqua-t-il en dessinant sur une feuille de brouillon. T’as compris ?
- Ah, ok
- C’est qui qui présente aujourd’hui ?
- Julie et Evelyne. Dit-il en regardant dans son journal de classe.
- Ah, le mariage... »
Après avoir passé deux heures de plus à l’école, Estebän devait aller chez Daniel. Un travail l’attendait.
2.Tyhrrina« Tyhrrina, tu n’es pas obligée de venir.. »
Tyhrrina était une jeune fille de quatorze ans aux cheveux châtain clair. Elle était assez grande et assez maigre. Ses cheveux châtain clair, qui étaient en brosse, encadraient ses yeux noisette. Son sourire ravageur en faisait tomber plus d’un à ses pieds, mais elle n’avait pas encore trouvé l’âme soeur. Ses vêtements étaient blancs, alterné de gris, il s’agissait d’une courte jupe qui lui laissait la facilité de bouger. Elle portait à ses poignets des bracelets noirs où étaient inscrit les symboles chinois « volonté » et « discrétion ». Cet habit lui donnait un air de danseuse, prête à bouger de tout son corps.
Elle avait pour armes de longues et fines lames qu’elle tenait à chaque bras. Elles appartenaient au dieu solaire, Soleris. Par conséquent, à chaque fois que Tyhrrina transperçait l’air de ses deux lames, une lumière aveuglante apparaissait, mais tout dépendait de la vitesse du mouvement. Si Tyhrrina dessinait une ligne verticale lentement, cela créait une faible lumière qui pouvait éclairait une pièce. Par contre, si elle formait une croix en deux mouvements, les rayons qui s’en dégageaient pouvait alors brûler tout sur leur passage.
Elle habitait aussi à Bruxelles, sous le nom de Marie Van Hoeve.Ses vêtements étaient assez discrets, souvent de bleu et de noir. Elle vivait avec ses deux parents, Michèle et Michel, et ses deux chats, Pepsi et Cola, dans la banlieue d’Auderghem.
Le cours de Religion allait commencer. Aujourd’hui le sujet présenté par les élèves était le mariage. Pendant l’intercours, Julie et Evelyne se changeaient en mariés. Mme. Hendrickx, l’enseignante sympathique de Français et de Religion assez trapue arriva. Elle entra en classe et avait demandé aux deux élèves du fond, Louis et Jill, de s’asseoir à des places libres pour qu’elle pût se placer là.
L’exposé commença sous la forme d’un théâtre.
Julie, la mariée et Evelyne, le marié se tenaient devant, accompagné de Jill, la demoiselle d’honneur, d’Ediz, le témoin, de Tim, le père de la mariée, et de Jean-Baptiste, le prêtre.
Jean-Baptiste prit la parole en tenant un livre :
« - Monsieur Lecloux, voulez-vous prendre pour épouse Madame Anciaux ici présente ?
- Oui.
- Madame Anciaux, voulez-vous prendre pour époux Monsieur Lecloux ici présent ?
- Non, je ne peux pas... dit-elle en s’enfuyant.
- Julie ! Attends, cria la demoiselle d’honneur... »
Julie revint devant la classe en compagnie d’Evelyne. Les autres se réassayèrent à leurs places respectives. L’élocution put enfin commencer.
Après avoir introduit leur exposé par ce coup de théâtre, les deux filles présentèrent leurs recherches sur le mariage, sur les raisons de leur choix, des différentes façons de se marier. Puis, elles montrèrent le panneau qu’elles avaient confectionné. La classe applaudit. L’exposé terminé, plusieurs élèves posèrent des questions par la suite. Le professeur, parfois venait compléter les réponses émises par les deux filles.
Marie songeait à son exposé sur le bouddhisme qui allait approcher... Il regardait Liane qui souriait étrangement.
« - Liane, qu’est-ce qui te fais rire ? Souffla-t-elle à sa voisine de devant.
- Evelyne, elle me fait rire avec son grand smoking.
- Ah, ne t’occupes pas d’elle Marie, elle rigole pour un rien. Lui répondit Grâce.
- ...
- Laisse tomber...
- Dis, c’est quand encore ton exposé ?
- En mars ! répondit Liane
- Quelle chance ! Moi c’est deux semaines..
- Bonne merde, dit-elle en rigolant. »
La sonnerie annonça la fin du cours de Religion, le cours de Mathématique allait commencer.
Tyhrrina remplissait dans son journal de classe. La classe s’anima peu à peu, plusieurs garçons jouaient avec le balai de la classe, pendant que les filles discutaient entre elles.
Le professeur de Mathématiques, M. Vandervlies, communément appelé VV, venait d’arriver, c’était un homme assez vieux qui portait des lunettes. Il était très tolérant, mais il ne fallait pas le contredire. Il était assez grand, ce qui parfois faisait étonner les élèves quand il entrait ainsi.
Marie termina d’écrire, elle venait de remarquer la venue du professeur.
Le cours d’aujourd’hui portait sur l’homothétie et Thalès. Le tableau se remplissait petit à petit de formules de proportions et de schémas parfois incompréhensibles. Mais, VV avait l’art de rendre les choses compliquées simples, alors Tyhrrina n’eut pas la difficulté d’aborder les théorèmes de Thalès de Milet qui expliquait comment réduire ou agrandir un triangle.
Le prof de Math distribua des feuilles d’interrogations. Marie réfléchissait à un exercice... elle regardait d’un rapide coup d’œil si les autres avaient du mal à faire l’interro. Comme d’habitude, les premiers de classe avaient déjà rendu leurs feuilles, pendant que les autres calculaient.
Enfin, la dernière sonnerie de la journée venait de retentir. Elle reçut un mot, qui lui disait de venir au parc à la fin des cours, un travail l’attendait...
(à suivre)